Une majorité de jardiniers laissent le sol de leur potager à nu pour cultiver des légumes, herbes et petits fruits. Le paillage comporte des avantages considérables et n’est pas difficile à mettre en place. Être à l’écoute de son potager, ce n’est pas seulement désherber, arroser et protéger des insectes nuisibles et des maladies : c’est aussi savoir comment pailler convenablement.
Une technique dont vous ne pourrez plus vous passer
Dans la nature, vous avez probablement déjà remarqué à quel point le sol ne s’avère jamais totalement à découvert (sauf dans certaines zones désertiques au climat aride).
Le sol n’est pas que de la terre. C’est vivant ! Une multitude de micro-organismes y croissent, de même que la pédofaune (des animaux microscopiques ne mesurant que quelques dixièmes de millimètres). Ces micro-organismes protègent et nourrissent la couche végétale. Les sous-bois de feuillus disposent d’une pédofaune encore plus active, quand les branchages et les feuilles y tombent abondamment.
Imaginez les bienfaits d’une telle couche active dans un potager ! Le paillage consiste par conséquent en une technique de culture naturelle, qui protège de nombreuses agressions climatiques, comme le craquement dû à la sécheresse, le lessivage des nutriments par de fortes averses, ou encore la prolifération des mauvaises herbes, mais plus encore.
Avec l’intensification des changement climatiques, le paillage est devenu indispensable aux jardiniers qui s’efforcent de protéger leurs cultures de manière optimale.
Les avantages du paillage de potager
Un paillage suffisamment épais (une dizaine à quinzaine de centimètres) réduit considérablement le désherbage et permet de se libérer de la corvée de retournement du sol.
En ce qui concerne les arrosages, ils seront moins fréquents grâce à l’épaisse couche de protection qui conserve la fraîcheur. Cela vous sauvera du temps mais aussi des économies en eau.
Vous aurez moins de compost et d’engrais à fournir, car le paillage se décompose en apportant des éléments fertilisants.
Les nombreux lombrics et micro-organismes travailleront et aéreront la terre. Celle-ci demeurera meuble, et cela facilitera le développement racinaire des plantes.
Comment pailler son potager ?
N’utilisez pas du paillis vendu dans les commerces, car il peut contenir des additifs.
Pour une culture de potager biologique, il importe de fabriquer soi-même son propre paillis.
Utilisez des toiles de jute, bâches et cartons pour couvrir le sol entre les rangs de plantations. Cela limitera le temps de désherbage.
Créez du paillis avec des résidus de tonte, de petites branches de bois broyées et des feuilles mortes. Quand vous jardinez, gardez plusieurs seaux près de vous pour y ajouter systématiquement les bouts de branches et résidus de tailles de végétaux. Vous pourrez les intégrer ces matières à votre potager.
Ajoutez de la paille et des matières organiques provenant de votre cuisine (pelures de fruits et légumes, coquilles d’œuf, etc.). Couvrez le tout de paille.
La paille est composée principalement de cellulose. Elle constitue un élément crucial du paillis car elle sert à rééquilibrer l’excédent d’azote. Les lombrics ne passeront pas à côté d’un tel festin et attireront la faune décompositrice de sol, qui affluera durablement dans le cas d’un potager bien paillé.
Cette technique de jardinage dite « compostage de surface » a pour effet de fournir directement des composés carbonés consommables par des collemboles et cloportes vers des micro-organismes, qui se chargeront de leur transformation.
Pour les plants de fraisiers, commencez par couvrir le sol avec de la paille, ajoutez des paillettes de lin et écorces de pin concassées ou d’autres matériaux. Prévoyez une couche d’environ cinq centimètres de ce mélange.
Quand pailler son jardin potager ?
AUTOMNE : Si vous demandez les conseils d’un professionnel, celui-ci vous recommandera d’installer votre paillage à l’automne. Cela laissera suffisamment de temps à cette matière organique pour se décomposer, avant les plantations du printemps suivant. Cela permet d’éviter le phénomène désigné sous le nom de « faim d’azote » des plantes.
Le paillage à l’automne protège aussi la terre du lessivage des nutriments.
Malgré le froid, le paillage maintient un certain niveau d’activité biologique en hiver. Au cours de ces mois de dormance du potager, le paillis se désintégrera et transformera la terre en un mélange meule très riche.
Étendez généreusement une couche de paillis d’environ 10 centimètres sur toute la surface du potager.
FIN DU PRINTEMPS : Quand vos plantations commencent à bien croître à la fin du printemps, ajoutez un nouveau paillage autour des pieds et entre les rangs de légumes. Cette couche aidera le sol à conserver la fraîcheur et cela limitera la pousse des mauvaises herbes.