L’Histoire a abrité un bon nombre de jardins célèbres. Nous allons donc voir une petite sélection de ce fameux jardin qui ont traversé les ages et l’Histoire.
Le jardin d’Eden : un mythe biblique
C’est dans ce jardin des délices que le premier livre de la Bible, la Genèse, situe les mésaventures d’Adam et Ève. Chassé de cet endroit merveilleux, le couple avait néanmoins profité sur place des fruits de l’arbre de vie ainsi que d’une végétation abondante et variée. Décrit par des narrateurs de l’époque, il se serait trouvé près des sources des fleuves Tigre et Euphrate, dans la fameuse terre de Cana-an. Le nom Éden signifiant « délice » en hébreu, ce parc arboré est assimilé au paradis par les théologiens de la Bible.
Le fruit défendu croqué par Ève dans ce lieu idyllique n’était pas une pomme, cette confusion s’est maintenue à cause d’une erreur de traduction de la Vulgate. Selon le prophète Ézéchiel, les arbres de ce verger extraordinaire provenaient du Liban. A l’heure actuelle, il existe plusieurs représentations picturales du jardin d’Eden, dont une très célèbre réalisée par Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine.
Les jardins suspendus de Babylone
Ces espaces mystérieux sont évoqués par de nombreux auteurs antiques, latins et grecs. Ces derniers ont eux-mêmes puisé à la source de textes encore plus anciens où ces jardins suspendus étaient cités. Ils auraient fait partie des sept merveilles du monde antique grâce à leur configuration originale. Constitués de plusieurs terrasses ou d’une structure en escalier, ces beaux terrains cultivés avaient chacun une forme carrée, de 120 m de côté. Ces espaces étaient clos, entourés par des murs de briques ou de pierre. De tels édifices nécessitaient de lourds piliers pour être stables.
Ces éléments verticaux étaient reliés par des arcades formant des courbes. D’après des spécialistes, ces édifices ressemblaient beaucoup à des ziggourats, les pyramides mésopotamiennes de l’Antiquité qui servaient à la fois de sanctuaires et d’observatoires orientés vers les astres. Plusieurs étages successifs étaient réalisés, comme pour un amphithéâtre. Au sud et à l’est se tenaient deux jardins suspendus qui descendaient vers un autre jardin au sol.
L’Arcadie : la vie pastorale
L’histoire du jardin à travers les ères inclut également cette région historique du Péloponnèse, une presqu’île au sud de la Grèce. De nombreux récits mythologiques ont pour cadre cet endroit béni où les divinités et les hommes se côtoyaient en parfaite harmonie. Plusieurs auteurs ont décrit l’Arcadie à travers les époques. Virgile en a fait une description qui rappelle les grands jardins de Rome, où l’air embaume les plantes méditerranéennes.
Ce havre de paix s’adapte en douceur aux saisons qui se succèdent au fil du temps. Dans leur dimension spirituelle, ces jardins élaborés permettent aux âmes humaines et aux esprits de la nature de coexister sans heurts. Sous les arbres, dans l’herbe, parmi les fleurs et au bord des sources et des lacs, les espaces cultivés sont toujours proches de la vie sauvage. La caverne où vit la nymphe Calypso est dépeinte comme un endroit ombragé et fleuri par la vigne. Ce lieu mythique comprend aussi des arbres fruitiers, tels des poiriers, grenadiers et figuiers.
Le jardin des Hespérides
Cet emplacement divin se situait sur les flancs du mont Atlas et appartenait à Héra. Un pommier planté sur place produisait des fruits d’or et il demeurait sous la garde de trois nymphes ayant pour père Hespéris, les désormais célèbres Hespérides. Ces dernières avaient cependant volé des pommes d’or et la déesse Héra les avaient remplacées par un dragon pourvu de cent têtes. Ce jardin est une des destinations d’Héraclès lors de l’accomplissement de ses douze travaux.
Ces prétendues pommes d’or étaient plutôt des coings selon d’autres sources qui se basent sur l’iconographie. On voit en effet sur certaines représentations de ce mythe des arbustes semblables à des « Rosaceae Columelle« , c’est-à-dire des cognassiers, qui apprécient beaucoup le climat méditerranéen. D’après d’autres interprétations, ces mythiques pommes en métal précieux étaient des oranges car les agrumes sont quelquefois désignés sous le vocable d’Hespérides.